Élections 2007 : les musées s’interrogent sur leur avenir
À l’heure où la campagne électorale amorce son dernier droit, la Société des musées québécois (SMQ) rappelle aux partis politiques en lice qu’en matière de culture, la situation des musées demeure des plus préoccupantes.
En effet, malgré l’annonce de 5 M$ supplémentaires récurrents, obtenus par la ministre Line Beauchamp dans le cadre du budget 2007 et la mise en place d’un programme facilitant le renouvellement des expositions permanentes, les institutions muséales du Québec (musées, centres d’exposition et lieux d’interprétation) vivent un problème de sous-financement aigu. Alors que cette situation est reconnue par l’actuel gouvernement toute comme elle le fut par le précédent, force est de constater que les quelques efforts consentis sont loin des 20 M$ supplémentaires récurrents qu’il faudrait injecter dès à présent simplement pour rattraper les retards encourus par plus d’une décennie de gel des subventions au fonctionnement. Cette situation est d’autant plus inacceptable qu’au Québec, seulement 124 institutions muséales sur les quelque 425 reçoivent de l’aide au fonctionnement et qu’en moyenne, cette aide représente moins de 30% de leur budget annuel. Voilà qui témoigne des efforts énormes de diversification des sources de financement que doivent déployer les gestionnaires de musée.
D’autres problèmes perdurent tels que le peu d’aide accordée aux musées reconnus mais non soutenus au fonctionnement par le ministère de la Culture et des Communications (MCC), sans parler du blocage systématique de ce processus de reconnaissance à toute institution désirant légitimement y accéder.
En somme, le sous-financement du réseau muséal entraine une série de problèmes majeurs : des musées ferment, d’autres réduisent drastiquement leurs heures d’ouverture, des postes sont coupés, des programmes d’exposition et d’éducation doivent être réduits, etc.
Devant une telle situation, la SMQ qui regroupe et représente plus de 300 institutions muséales au Québec n’entend pas baisser les bras. Un groupe de travail a été formé pour contrer l’actuel manque de vision en matière de développement du réseau muséal. Elle souhaite ainsi exercer son influence et soutenir concrètement les efforts déployés par le prochain gouvernement et plus précisément, par le ou la titulaire du MCC.
Par ailleurs, elle déplore le peu de place accordée à la culture dans l’actuelle campagne et s’explique mal qu’un tel enjeu soit si discrètement abordé.
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